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Mots Clés
26 décembre 2011

Le chagrin, à chaque Noël, de Juliette, maman et mamie

Image du Blog bibi5959.centerblog.net
Source image : bibi5959.centerblog.net sur centerblog.

Ainsi que je le fais régulièrement, je publie des messages qui me sont envoyés faisant état de ressentis sur les questions de société, politique ou justice, les propos émis nous renvoient,parfois, à notre propre histoire.
Le message de Juliette, dont c'est le deuxième prénom, pose un problème récurrent de notre société, le respect dû aux parents et notamment à la mère et grand-mère qu'elle est, sa protection devant sa nouvelle fragilité due à l'âge, ses douleurs, ses chagrins et ses faiblesses jusqu'alors inconnues
« Noël est un sale moment pour moi et votre billet Quelques mots à tous les solitaires pendant les fêtes a été un déclencheur, je me suis dit : « et si je parlais aussi ? Quelqu'un se reconnaîtra peut-être »

Juliette exprime son incompréhension devant l'attitude de ses enfants qui ont fait des enfants, à leur tour, qu'elles ne voient pas, même pas pour Noël.
« Un noël de plus sans les voir, ni mes enfants et mes petits-enfants...
Qu'ai-je ou que n'ai-je pas fait suffisamment pour mériter que l'on me traite de la sorte ?
Parfois, j'ai envie que ce Noël soit le dernier car mes enfants étaient ma seule raison de vivre.
Me priver de mes petits-enfants est aussi la pire chose que l'on puisse faire à la mamie que je suis.
Ne même pas savoir à quelle adresse je peux leur envoyer des cadeaux.
Quel être abject suis-je donc pour être déconsidérée de cette manière ?

Pendant des années, j''ai pensé que je m'étais mal comportée pour que mes enfants puissent mal se comporter, à leur tour, comme si j'étais une étrangère. Quand je repasse le film de ma vie, je m'aperçois qu'il n'en est rien...
Moi qui les ai mis au monde, pour chacun d'entre eux, dans la douleur oubliée de nos jours, grâce à la péridurale.
C'est moi qui leur ai donné leur « essence », moi qui ne vivais que pour eux.

Bien sûr... avec le temps, je m'y suis faite... contre mon gré, mes yeux sont devenus secs à force de trop pleurer pour arriver à m'y faire mais je crois qu'on ne s'y fait jamais...

Si mes enfants ne daignent plus me voir,je me dis que c'est parce qu'ils n'ont plus besoin de moi, qu'ils sont armés, aguerris pour affronter cette vie dont on est obligé d'employer des verbes liés à la guerre pour parler d'elle.

Alors, je me dis que même s'ils sont « grands », j'aimerais être quand même là pour les mauvais moments, leur remonter le moral car ça doit bien leur arriver. Au moins, servir à ça...

Chaque Noël me rappelle combien je suis inutile pour eux, qu'ils m'ont jetée comme un vieux mouchoir usagé. Pourtant, je continue à vivre, je ne sais pas pourquoi, par automatisme, sûrement, ou pour faire... comme les autres... »
Propos difficiles à lire mais qui démontrent une déshumanisation des relations dans certaines familles, à l'image de notre société du toujours plus, plus vite et l'émergence d'un égoïsme que les "vieux" dont du mal à concevoir.
Si une mère peut se remplacer par une autre de manière affective, le lien à la mère biologique ne rompt jamais totalement dans le coeur des enfants, dans la majorité des cas. La mère, quoiqu'elle ait fait, reste celle qui a enfanté même si elle demeure aussi une énigme.
Connaissant l'histoire de Juliette, il y a probablement eu trop d'évènements en même temps à gérer dans sa famille comme cela arrive à d'autres.
Chacun d'entre nous n'est pas suffisamment « armé », la plupart du temps, pour traiter des faits multiples graves ou importants.
Il est souvent effrayant, traumatisant pour les parents de savoir qu'ils peuvent se tromper parce qu'ils sont, avant tout humains. S'ils comprennent les "erreurs" de leurs enfants, pourquoi les enfants n'en font-ils pas autant ?
Les relations parents-enfants sont parfois compliquées et personne ne sait vraiment pourquoi. Il suffirait de pas grand-chose, cependant : l'amour, le vrai... Celui qui permet de pardonner et qui passe au-dessus de sa fierté personnelle même dans les disputes.
Certains parents se sentent oubliés comme le sont aussi des enfants, le fossé devient gouffre lorsque des mots durs dépassent le fond la pensée, amplifiés par une vie excitante et trépidante favorisant l'individualisme pour « du toujours plus » ne laissant plus la place à l'humanité, enfouissant à jamais les vrais sentiments et le véritable amour.
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